Bronze of the Living, Bronze of the Dead

Le bronze des vivants, le bronze des morts

Claude Mordant (1) , Valérie Delattre (2, 1) , Rebecca Peake (2, 1) , Mafalda Roscio (3, 4)

1 ARTeHiS - Archéologie, Terre, Histoire, Sociétés [Dijon]
2 Inrap - Institut national de recherches archéologiques préventives
3 EVEHA (Etudes et valorisations archeologiques)
4 ArAr - Archéologie et Archéométrie

In the area considered here, the funerary goods found in burials dating from the Late MBA to the beginning of the LBA (Bz C2 to Ha A1) are particularly rich, with a variety of bronze objects such as ornaments, clothing accessories, tools and weapons. Contemporary settlements only occasionally provide “lost” metal objects and deposits on land or in rivers remain rare. Is it possible from the objects found in excavated contexts (burials, settlements, hoards) alone to evaluate the bronze that circulated during the Late Bronze Age? How representative are the objects in these contexts of bronze production and do they really indicate the metal held within economic exchange networks? How can we determine/evaluate the mass of bronze needed in everyday life and for asserting an individual’s economic and social status when the main source of information from funerary contexts proves to be biased? The family farm corresponds to the basic economic unit and by estimating the average number of people in a family (8 to 10 individuals), it is possible to estimate the metal equipment that was needed for farming, for weaponry, for ornaments and various personal objects. The mass values that we propose are much higher than from bronzes found in archaeological contexts, thus providing a more realistic picture of the quantities of metal that circulated and the number of objects in use. The consequences in economic and social terms are subsequently discussed.

Dans les vallées de la Haute Seine et de l’Yonne, les dotations funéraires retrouvées dans les sépultures du Bz C2 au Ha A1 sont particulièrement riches, avec des panoplies de bronzes variés : parures, attaches vestimentaires, outils et armes fabriqués en alliage cuivreux. Les habitats contemporains ne livrent que quelques rares objets métalliques « perdus » et les dépôts terrestres ou en milieu fluvial restent peu nombreux. Une question se pose alors : est-il possible de caractériser le flux de bronze en circulation au sein de ces communautés locales de la fin de l’âge du Bronze à partir des seuls objets retrouvés dans les différents contextes fouillés (sépultures, habitats, dépôts) ? Quelle représentativité pour ces articles retrouvés par rapport à la production bronzière contemporaine et, par ailleurs, sont-ils de bons indicateurs de l’ampleur de la circulation du métal ? Ainsi, comment déterminer, ou évaluer, le poids de bronze indispensable pour vivre et affirmer son statut économique et social à la fin de l’âge du Bronze, alors que les informations principales, qui proviennent des viatiques des défunts, sont biaisées dès le choix du traitement des morts ? La ferme correspond à la cellule économique de base de cette société ; à partir de l’estimation moyenne du nombre de personnes de la famille qui l’exploite (8 ou 9 individus), il est possible de proposer des hypothèses sur les équipements métalliques indispensables pour exploiter les terres, pour se doter en armes, en parures et en objets personnels divers. Des valeurs de masses, bien plus élevées que celles recueillies, sont ainsi proposées à la discussion en regard des données strictement issues de la fouille des différents sites. L’ampleur de la circulation du métal au sein de la société des vivants se voit affirmée, très à la hausse, avec ses conséquences en termes économique et social.

Mots clés: Early phase of the Late Bronze Age; farm; bronze object of the living; personal and family dotation; circulation and consummation of metal; hoard

Mots clés: étape ancienne du Bronze final; ferme; bronze des vivants; dotation personnelle et familiale; circulation et consommation du métal; dépôt

Domaines: Sciences de l'Homme et Société; Archéologie et Préhistoire

Claude Mordant, Valérie Delattre, Rebecca Peake, Mafalda Roscio. Le bronze des vivants, le bronze des morts : Le métal invisible dans la société de l’étape ancienne du Bronze final des vallées de la Haute Seine et de l’Yonne. Collectif. Hiatus, lacunes et absences : identifier et interpréter les vides archéologiques, Session L’économie invisible des produits en matériaux recyclables (Pierre-Yves Milcent, Marilou Nordez et Thibaud Poigt dir.), Société préhistorique française, pp.79-94, 2023, 29e Congrès préhistorique de France. ⟨hal-04117519⟩