Les jeunes années de l’archéologie préventive en mer
Abstract
Grâce aux acquis méthodologiques des dernières années et à la clarification du cadre législatif et fiscal, une part non négligeable du patrimoine sous-marin susceptible d’être détruit par un aménagement ou l’exploitation de la mer, a été rendue lisible. Il reste toutefois un saut qualitatif comme quantitatif à faire pour conforter dans le paysage scientifique, sous les eaux comme elle l’est sur terre, une archéologie préventive définitivement libérée des charges et des pratiques du sauvetage. Aux enjeux de l’archéologie préventive en mer font écho ceux de celle opérée dans les eaux intérieures, fluviales et lacustres. Bien qu’elle n’ait pas connu les mêmes aléas normatifs, elle accuse un même retard dans son application, des difficultés d’instruction des dossiers à la mise en œuvre de terrain. Composantes essentielles de nos paysages, les cours d’eau et les étendues d’eau ont été exploités, aménagés, empruntés et franchis à travers les âges. La dynamique d’aménagements prévus pour la décennie en cours va nécessairement avoir un impact fort sur des sites archéologiques encore méconnus, quand ils ne sont pas simplement invisibilisés, que seule une action concertée — et renforcée par des moyens conséquents — des différents acteurs de l’archéologie et de l’inventaire du patrimoine permettra de prendre en compte.