L’incidence des réceptacles funéraires sur la position et la décomposition des cadavres : étude de cas archéologiques modernes et contemporains
Résumé
Reconstructing missing receptacles is a daily exercise for archaeo-anthropologists working on ancient funeral sites. For historical periods, solid containers are most often in the form of coffins or coffers indicated either directly by nails, wood or traces of wood, or indirectly by the body position, constraint effects or the area of decomposition. However, there are few large series that combine both well-preserved receptacles and systematic taphonomical recording. Recent excavations of the Saint-Jacques cemeteries at La Ciotat and Les Crottes in Marseille have produced 1 044 coffin burials ranging over time from the late 16th to the early 20th centuries. Systematic recording of the often well-preserved wooden containers and buried subjects has made it possible to assess how they have interacted and to enrich the analytical matrices used to reconstruct these perishable items. Over and above reconstruction as such, the aim here is to propose, starting from a coherent and documented corpus, an analysis of the impact of these containers on the position and decomposition of buried subjects, taking into account their specific degradation processes.
Restituer des réceptacles disparus est un exercice quotidien pour les archéo-anthropologues travaillant sur des sites funéraires anciens. Pour les périodes historiques, les contenants funéraires « en dur » prennent le plus souvent la forme de cercueils ou de coffres, révélés par des indices directs (clous, traces ligneuses, bois) et/ou des indices indirects (position des corps, effets de contraintes, espace de décomposition). Pour autant, il existe peu de grandes séries alliant une bonne conservation des réceptacles à un enregistrement taphonomique systématique. La fouille récente des cimetières Saint-Jacques à La Ciotat et des Crottes à Marseille a livré 1 044 sépultures à inhumation en cercueil, s’étageant entre la fin du XVIe et le début du XXe siècle. Grâce à un enregistrement systématique des données archéologiques concernant les sujets inhumés et des contenants associés dont le bois était souvent bien conservé, il a été possible d’apprécier leur interaction et de venir enrichir les grilles d’analyse utilisées pour restituer ces éléments périssables. Au-delà de la simple restitution des structures, il s’agit de proposer, à partir d’un corpus de données conséquent et documenté, une analyse de l’incidence des contenants sur la position originelle et la décomposition des sujets inhumés en prenant en compte leurs propres processus de dégradation.