Rythmes et temporalités du Mésolithique à l'âge du Bronze final. : Lesmont [Aube] "Pôle Scolaire" : rapport de fouilles
Résumé
La fouille a permis, tout d’abord, de caractériser les grandes phases de mise en place sédimentaire. L’accumulation est caractérisée par une dynamique fluviatile à sa base, suivie d’un épisode éolien, et enfin par le développement d’un sol brun. Cette accumulation progressive a lieu jusqu’à l’Holocène, la parcelle n’a été, par la suite, que très peu touchée par l’érosion. Les vestiges archéologiques, peuvent être rattachés à plusieurs époques chronologiques. Le Mésolithique ancien, tout d’abord, est caractérisé par la présence de fosses cylindriques, parfois pourvues d’un surcreusement central, ainsi qu’une faible quantité de mobilier lithique. Si les datations ne les voient pas comme strictement contemporaines, elles sont néanmoins agencées selon un large arc de cercle traversant la parcelle, du Nord au Sud. Ces structures particulières, au comblement carbonaté, sont rattachées au mésolithique, aucun autre témoignage caractéristique de cette époque n’a pu être mis en évidence sur le chantier, malgré les sondages et redécapages réalisés. Le Néolithique ancien, ensuite, est mis en évidence par deux fosses à profil « en V et Y ». Si les données son indigentes, il faut rappeler qu’une fouille proche avait mis au jour un bâtiment d’habitation. Le secteur de Lesmont recèle donc des vestiges néolithiques anciens, dont la caractérisation n’est pas encore assurée. L’occupation de l’âge du Bronze final enfin, vient comme un palimpseste perturber les vestiges antérieurs. Elle est caractérisée par la présence de fosses d’extraction, dont la logique a pu être mise en évidence ; par un silo qui, malgré son volume, ne peut subvenir aux besoins d’une communauté importante ; par un petit bâtiment sur 6 poteaux porteurs, ainsi que par des languettes sédimentaires contenant du mobilier du Bronze final. Aucun véritable plan de bâtiment de taille importante ne se dessine sur la parcelle, ce qui semble être une constante régionale pour les sites de l’âge du Bronze final. On peut toutefois faire remarquer que des « vides » s’observent sur le plan, au milieu de fosses de l’âge du Bronze. Il est ainsi permis de penser que d’éventuels bâtiments ont pu prendre place dans ces intervalles. Si on rassemble ces données, on constate que ces différents éléments peuvent correspondre à ce qui a été défini ailleurs comme une « unité d’habitat », mais fragmentaire.