Le couvent des Cordeliers de Vire (XVe - XXe s.). Vire, Normandie, 17 rue des Cordeliers - Inrap - Institut national de recherches archéologiques préventives Accéder directement au contenu
Rapport (Rapport De Recherche) Année : 2020

Le couvent des Cordeliers de Vire (XVe - XXe s.). Vire, Normandie, 17 rue des Cordeliers

Résumé

Une opération de fouille menée sur la parcelle AK 205p, dans la commune de Vire Normandie a été réalisée dans le cadre de la construction d’une résidence sénior. La fouille, prescrite sur une surface de 2016 m², est localisée dans un des anciens faubourgs de la ville médiévale à une centaine de mètre de la porte Saint-Jean ou de Martilly. Les résultats du diagnostic ainsi, que le dépouillement d’une partie des sources textuelles ont permis d’associer les vestiges découverts à l’ancien couvent des Cordeliers. La prescription de fouille divise l’emprise en trois zones distinctes ; la première au nord de la maison de maître actuelle, où se situe les vestiges principaux, une deuxième au sud de la maison actuelle et enfin une troisième au sein d’une des caves de la maison. La fouille a permis d’identifier l’organisation spatiale d’une partie du couvent et de ses modifications entre le XVe siècle et la fin du XVIIIe siècle. La disparition de ce couvent et les modifications subies depuis le XIXe siècle ont également fait l’objet d’une analyse. La première phase d’occupation de la parcelle est étroitement liée à l’installation du couvent à la fin du XVe siècle. Elle est marquée par la création d’un ensemble architectural organisé autour d’un carré claustral. Au nord, le bâtiment de l’église s’étire le long de la rue légèrement en retrait d’une avant cour. Une aile orientale est également présente. Dès cette phase d’installation, le couvent accueil des sépultures, que ce soit au niveau de la galerie est du cloître, associés aux frères du couvent, qu’à l’ouest de l’église, dans un cimetière qui semble également ouvert également aux particuliers. Parallèlement, dans l’emprise située au sud, une première phase de construction est attestée avec la présence d’un bâtiment présent en limite d’emprise et possédant au moins une pièce excavée. Il n’est pas possible de savoir si la construction de ce bâtiment est concomitante à la construction du couvent Une deuxième phase d’occupation est marquée par la destruction d’au moins une partie de l’église, observée grâce au comblement cendreux mélangés à des éléments de couverture de la grande fosse quadrangulaire (crypte) située à l’emplacement probable de l’autel. Cette destruction pourrait être liée à l’incendie des bâtiments par les troupes protestantes de Montgomery en 1568. Suite à cette destruction l’église est reconstruite et les inhumations reprennent. C’est également dans cette seconde phase que le bâtiment nord est agrandi de deux pièces à l’ouest repoussant ainsi les limites du cimetière présent dans le secteur occidental. Au sud, le bâtiment est transformé avec un comblement de la pièce excavée et le cloisonnement de l’espace interne. La troisième phase d’occupation est marquée au nord par la création d’un nouveau bâtiment dans le secteur ouest et qui s’étend vers le nord en dehors de l’emprise. Dans le secteur sud le bâtiment est détruit et un autre bâtiment s’installe à l’ouest du précédent. L’état de conservation du site et la récupération importante des pierres perturbent l’interprétation des maçonneries découvertes. En l’absence d’état de sol, les rares structures en creux n’ont livré qu’une très faible quantité de mobilier. Ces contraintes empêchent de proposer une datation fiable pour la construction de ces différentes maçonneries et de mieux comprendre les rythmes de transformation du couvent. C’est au tournant du XVIIIe siècle que le couvent des Cordeliers est entièrement détruit. En 1833 s’élève sur la parcelle une nouvelle maison de maître. L’étude architecturale de l’une des caves indiquent que les fondations de ce bâtiment ne sont pas liées à l’aile sud du couvent des Cordeliers qui devait s’élever parallèlement à ce nouveau bâtiment. Au sud du bâtiment, les murs de terrasses sont modifiés et une latrines sera installée au plus tard au début du XXe siècle. La Seconde Guerre Mondiale va laisser des traces importantes dans ce secteur. Une bombe a laissé une empreinte de près de 9 m de diamètre dans le jardin de la maison au nord. De nombreux objets présents dans son comblement ainsi que dans celui de plusieurs fosses et latrines indiquent une occupation allemande très proche, sans doute au sein de la maison de maître. Le matériel militaire allemand est très présent et est complété avec du matériel français ou britannique confisqué en 1940. Le matériel d’origine civil n’est pas absent avec notamment des contenants de soins ou des bouteilles d’alcool témoin des échanges économiques avec la population locale.
Fichier non déposé

Dates et versions

hal-02869566 , version 1 (16-06-2020)

Identifiants

  • HAL Id : hal-02869566 , version 1

Citer

Stéphanie Dervin, Alain Valais, Raphaëlle Lefebvre, Hélène Dupont, Vincent Tessier. Le couvent des Cordeliers de Vire (XVe - XXe s.). Vire, Normandie, 17 rue des Cordeliers. [Rapport de recherche] Inrap Grand Ouest. 2020, pp.323. ⟨hal-02869566⟩
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