Nord-Pas-de-Calais, Nord, Cambrai, rue de l'Escaut. L'enceinte urbaine, du front de Brèves au démantèlement : rapport de diagnostic - Inrap - Institut national de recherches archéologiques préventives Accéder directement au contenu
Rapport (Rapport De Recherche) Année : 2013

Nord-Pas-de-Calais, Nord, Cambrai, rue de l'Escaut. L'enceinte urbaine, du front de Brèves au démantèlement : rapport de diagnostic

Résumé

Le terrain diagnostiqué correspond à l'emplacement de l'ancien front fortifié ouest de la ville de Cambrai (dit front de Bèvres), attesté vers 1400 et démantelé à partir de 1893, et se trouve en marge d'une fondation pieuse de la fin du XIVe siècle, Saint-Pierre de Bèvres. 26 sondages ont été ouverts, sous forme de tranchées linéaires en paliers, de décapages extensifs, de sondages ponctuels ou de sondages profonds, dans le but de produire une séquence stratigraphique reliant, de l'ouest vers l'est, le fossé d'enceinte et ses aménagements, le rempart associé à ses flanquements, la levée de terre attenante et d'éventuelles occupations liées à l'Hôpital Saint-Pierre ou à toute autre activité présente dans le secteur. Les données géomorphologiques montrent la présence de la nappe graveleuse de I'Escaut autour de 39 m, soit 7 m sous l'existant. La zone, au XIVe siècle, est recouverte par une formation alluviale limono-organique puis d'un limon gris sombre, qui traduit un alluvionnement rapide du secteur (phase 1). Ce dépôt culmine à 43, 5 m d'altitude en moyenne. Le terrain diagnostiqué appartient à une zone humide ou marécageuse en marge du fleuve. C'est à partir de ce niveau de limon gris que sont implantés le rempart et les tours d'artillerie du front de Bèvres (phase 2). Le diagnostic permet d'en dégager deux ensembles: un front homogène, situé entre la tour 1047 au nord et la tour 1104 au sud, vraisemblablement construit au cours d'une même campagne, et une fortification d'aspect différente, à l'extrémité sud du terrain, matérialisée par la courtine 1014/1083. Organisé en angles saillants et rentrants, le front de Bèvres comporte quatre tours d'artillerie, dont trois ont été dégagées ; la quatrième, dont on ignore le plan exact, est détruite entre 1865 et 1867. La salle basse des tours, seule subsistante après le démantèlement, est pourvue d'ouvertures de tir, dont le nombre est compris entre 3 et 5. La courtine peu épaisse fonctionne dans un premier temps avec une levée de terre peu élevée mais profonde, avant d'être remparée au XVIe siècle. Aux Temps modernes, la terrée est maintenue par des murs de terrasse soutenant la rampe d'accès aux plates-formes de tir. A l'est de l'emprise, le terrain semble accuser une légère dépression, dans laquelle se situent les jardins de l'Hospice et, selon la documentation, les terrains d'entraînement des compagnies urbaines. A partir de la période française (1677) ou peu avant (phase 3), des pans entiers du rempart sont reconstruits, se substituant aux murailles médiévales. Ces nouvelles constructions ont pour caractéristiques d'associer un parement externe en briques, doté d'un fruit et probablement d'un soubassement en grès à un blocage en craie. La partie arrière de ces remparts conçus pour résister à une canonnade est rythmée par des contreforts rectangulaires ou trapézoïdaux. Toutes ces constructions prennent appui sur les tours originelles, qui conservent tout ou partie de leur fonction de flanquement. A l'est, dans les jardins, les premiers casernements sont édifiés. Traditionnellement, le quartier de cavalerie Saint-Pierre est daté de la "période espagnole"; il est en tout cas antérieur à 1710, date de réalisation du carton de sol du plan relief. Les quelques constructions repérées sur son flanc sud peuvent appartenir au domaine militaire comme constituer des bâtiments de service de l'hospice : rien n'a permis de trancher. Les casernes voisines, le quartier dit de l'Arbalète, sont complètement transformées en 1786, pour prendre la forme qu'on leur connaît aujourd'hui. Pour compenser la dénivelée du terrain, les matériaux provenant du quartier de l'Arbalète sont soigneusement épandus dans la partie est du chantier, par lits successifs de gravats. Ces matériaux viennent en appui contre le mur oriental du quartier Saint-Pierre, et scellent l'arasement des constructions dégagées dans la frange sud-est du site. La puissance de ce remblai d'exhaussement atteint au mieux 2, 5 m. Un nouvel espace est donc créé, formant une cour plane. Le démantèlement des fortifications cambrésiennes est décidé en 1893 (phase 4). Le secteur demeure une réserve militaire. Le quartier Saint-Pierre, pourvu de deux niveaux et d'annexes de service, perdure jusqu'en 2008.
Fichier non déposé

Dates et versions

hal-02446396 , version 1 (20-01-2020)

Identifiants

  • HAL Id : hal-02446396 , version 1

Citer

Christine Cercy, Virginie Decoupigny, Estelle Delmont, Laurent Deschodt, Corinne Gardais, et al.. Nord-Pas-de-Calais, Nord, Cambrai, rue de l'Escaut. L'enceinte urbaine, du front de Brèves au démantèlement : rapport de diagnostic. [Rapport de recherche] Inrap Nord-Picardie. 2013. ⟨hal-02446396⟩
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