Lesquin (Nord), ZAC du Mélantois, Au Chemin Perdu : la nécropole mérovingienne du hameau de Merchin (zone 2) (fin Ve siècle-début VIIIe siècle) : rapport de fouilles - Inrap - Institut national de recherches archéologiques préventives Accéder directement au contenu
Rapport (Rapport De Recherche) Année : 2015

Lesquin (Nord), ZAC du Mélantois, Au Chemin Perdu : la nécropole mérovingienne du hameau de Merchin (zone 2) (fin Ve siècle-début VIIIe siècle) : rapport de fouilles

Benoit Clavel
René Legoux
  • Fonction : Auteur
Guillaume Sarah

Résumé

La construction d'un complexe d'entreprises au hameau de Merchin, au sein d'une zone sensible de découvertes archéologiques, a motivé plusieurs prescriptions de fouille qui se sont déroulées entre l'été 2008 et l'été 2009. Elles ont porté sur un ensemble de structures néolithiques, sur un complexe à vocation agro-pastoral protohistorique/antique, et, enfin, sur une nécropole du premier Moyen Âge. Inscrite dans un terroir occupé de manière plus ou moins continue depuis le Hallstatt jusqu'au bas Moyen Âge, la nécropole mérovingienne de Lesquin est localisée sur la frange orientale du plateau du Mélantois. Elle supplante une occupation débutée au Hallstatt au travers de l'élément structurant l'ensemble de ce terroir, un remarquable fossé reconnu sur 1,2 km, repris ensuite dans son tracé. L'occupation de La Tène ancienne livre un foyer et un rejet domestique, quant à l'occupation antique, elle est reconnue au travers de fosses d'extraction de la craie et des bordiers d'un cheminement. La nécropole livre 108 inhumations, 1 incinération et 3 fosses animales. Elle se situe à un peu moins de 100 m d'une occupation domestique qui a perduré jusqu'à l'époque carolingienne. Le champ de repos s'inscrit dans une aire d'environ 25 m de large et de plus de 40 m de long. Il s'organise selon un axe nord-ouest/sud-est, suivant un développement chrono-topographique, selon un déploiement depuis un point sommital sur la pente douce marquée dans le paysage. Il accueille une communauté villageoise sans sélection démographique apparente. L'impression de désordre dans l'implantation permet de supposer la présence de limites fortes malgré l'importance de la superficie probablement disponible en milieu rural. Six phases d'aménagement de l'espace funéraire sont observées avec des moments forts d'utilisation dès la phase MA 1 jusqu'à la phase MR 1, marquant ainsi l'accroissement démographique. Les phases MR 2 et MR 3 présentes de manière plus anecdotique permettent de supposer la chute brutale de la population et la fin de l'extension topographique. Ce schéma chronologique, somme toute ordinaire, indique le transfert de la nécropole à partir du milieu du VIIe s., traduisant ainsi le début de la fin du lien d'interdépendance avec l'habitat situé à 80 m. Les sépultures datées des phases MA 1 et MA 2 répondent majoritairement à une orientation ouest-sud-ouest/est-nord-est alors que celles des phases MA 3 et MR 1 sont plutôt orientées ouest-nord-ouest/est-sud-est. Aucune orientation préférentielle n'est toutefois relevée par phase. La différence d'orientation est également notable au sein de la typologie des sépultures. Les coffrages à traverses semblent faire leur apparition durant la phase MA 2 et se développent au cours de la phase suivante. Résultante de ce constat, les coffrages simples ont la faveur de la phase la plus ancienne. Nous remarquons que quelques fosses sépulcrales appartenant aux dernières périodes viennent contredire le constat d'un développement linéaire vers le sud. En effet, dès la phase MR 1 des sépultures se réimplantent au coeur de l'espace funéraire en superposition des phases plus anciennes. L'étude taphonomique a permis de restituer 76 contenants en bois assemblés ou cloués, reposant pour majorité sur des madriers transversaux, un cercueil monoxyle et deux chambres funéraires à double espace vide occupées par des immatures. Ces deux chambres attestent du statut social important accordé dès le plus jeune âge à certains individus de la communauté. Le reste des fosses sépulcrales a pu accueillir un individu dans une enveloppe souple, en \guillemotleft pleine terre \guillemotright. Quelques distinctions de rang, de position dans la communauté, de filiation intergénérationnelle, de regroupements familiaux sont perceptibles au sein de la nécropole. Les mobiliers sont présents dans 70 % des sépultures. L'absence frappante d'attributs dits \guillemotleft statutaires \guillemotright et une certaine modestie dans la qualité du dépôt sont les facteurs communautaires qui rassemblent la population. L'armement est particulièrement bien représenté. 28 sépultures à armes se répartissent quasi-uniformément sur l'ensemble du site entre la phase MA 1 et la phase MR 1, moments forts de l'utilisation par la communauté des vivants. Le dépôt de céramique concerne un tiers des sépultures. Il se localise le plus souvent aux pieds du défunt, plus rarement près de la tête. La nécropole de Lesquin s'insère dans la sphère géographique culturelle du nord. Chargée de tradition et de mélanges ethniques, multiculturelle par essence, elle mêle origine gallo-romaine et germanique avec ses chambres funéraires de type Morken, un tertre ?, des inhumations de chevaux\ldots
Fichier non déposé

Dates et versions

hal-02427259 , version 1 (03-01-2020)

Identifiants

  • HAL Id : hal-02427259 , version 1

Citer

Carole Deflorenne, Pascal Quérel, David Bardel, Maryse Blet-Lemarquand, Dominique Bossut, et al.. Lesquin (Nord), ZAC du Mélantois, Au Chemin Perdu : la nécropole mérovingienne du hameau de Merchin (zone 2) (fin Ve siècle-début VIIIe siècle) : rapport de fouilles. [Rapport de recherche] Inrap NP. 2015, 1006 p. ⟨hal-02427259⟩
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