Haillicourt, Le Bois à Baudets : nécropole à incinération et ensemble domestique du début du Ier siècle : rapport de diagnostic
Résumé
La mise en évidence d'une occupation gallo-romaine du secteur est le résultat principal de cette opération. Deux implantations ont été identifiées : l'une prend la forme d'un petit établissement domestique ou agricole, englobant une superficie de 600m², caractérisé par un enclos quadrangulaire autour duquel s'organisent de petites à grandes fosses, parfois de type détritique et une mare ; la seconde, à vocation funéraire, se développe au nord-ouest mais ses Iimites sont diffuses. Elle est matérialisée par la présence d'une nécropole à incinération, dont la seule tombe fouillée s'est révélée richement dotée en mobilier funéraire, et par une fosse de crémation. Dans le quart sud-est de l'emprise, se développe un ensemble de structures rappelant les caractéristiques d'un habitat. La reconnaissance d'un enclos quadrangulaire associé à des petites et grandes fosses de rejet détritique témoigne d'une activité anthropique importante. Les présences de graines dans I'une des fosses testées et d'une mare laissent apparaitre une installation de type agricole. La fonction de l'enclos reste cependant indéterminée en l'état actuel des recherches. Le mobilier récolté est homogène et situe chronologiquement cette implantation au Haut-Empire, et plus probablement dans la première moitié du Ier siècle. La sépulture à incinération fouillée présente une bonne conservation générale et a livré un grand nombre d'objets (21 vases, un flacon en verre, un miroir). Les deux pôles, domestique et funéraire, semblent relier l'un à l'autre par un fossé. La datation, attestée par le mobilier céramique récolté, montre que ces deux installations sont contemporaines I'une de l'autre et se situent dans une période courte, Auguste-Tibère (5 avant à 30/40 après J.-C.). 50 faits ont été attribués aux périodes modernes et contemporaines: d'une part, des drains, se répartissant sur l'ensemble de l'emprise, généralement très arasés, d'autre part, de petits modules de fondations en briques rouge et béton, comblés par des niveaux de démolition, meubles, noirs et constitués de gravats de briques, béton et d'éléments ferreux, vestiges d'anciennes installations domestiques, construites au début du XXe siècle, lors de l'exploitation de la fosse n° 6 de Bruay, située à 600m au sud de cette intervention.