Premières observations dans le quart sud-est de l'agglomération du Castellas : Hérault, Murviel-lès-Montpellier, 9 bis, route de Bel-Air : rapport de fouilles - Inrap - Institut national de recherches archéologiques préventives Accéder directement au contenu
Rapport (Rapport De Recherche) Année : 2010

Premières observations dans le quart sud-est de l'agglomération du Castellas : Hérault, Murviel-lès-Montpellier, 9 bis, route de Bel-Air : rapport de fouilles

Résumé

La fouille du 9 bis, route de Bel-Air à Murviel-lès-Montpellier est située intra-muros au sein de l’agglomération antique du Castellas, chef-lieu des Samnagenses, plus précisément dans son quart sud-est à environ 25 m de l’enceinte. Implantée au fond d’un léger vallon orienté nord/sud, le recouvrement sédimentaire des vestiges atteint jusqu’à 1,20 m d’épaisseur. Les structures mises au jour concernent en partie la canalisation d’un ruisseau intermittent –surtout actif par temps d’orage- dont le bassin versant couvre près d’un tiers de la ville antique. La faible superficie de la fouille conjuguée à la mise en place de paliers de sécurité n’a pas permis d’atteindre le substrat sur des surfaces suffisantes de manière à pouvoir restituer complètement le profil initial du vallon. Construction et premier état d’occupation au Ier s. av. J.-C. Aucun vestige ou trace d’occupation antérieurs à l’extension de l’agglomération antique au milieu du Ier s. av. J.-C. n’ont été mis au jour. C’est à cette époque, en effet, que l’habitat quitte le sommet et les pentes de la colline du Castellas pour se développer au sud et à l’est, sur un glacis s’étendant en pente douce vers le ruisseau du Vertoublanc localisé plus au sud. Dans l’emprise de la fouille cela se traduit par la construction de terrasses se développant sur les pentes du vallon afin d’asseoir les bâtiments sur une surface plane, en surplomb du ruisseau. Dans l’ensemble l’orientation du bâti est homogène. Les vestiges peuvent être regroupés en trois zones. La terrasse orientale est limitée par un mur de soutènement en opus incertum lié à la terre, conservé sur une hauteur de 2,45 m. Les extrémités de deux bâtiments y ont été mises au jour, séparées par une venelle ou ambitus destinée à l’évacuation des eaux s’écoulant des toitures. Du bâtiment sud, seule une pièce a été dégagée partiellement. La nature de l’occupation reste inconnue puisqu’aucun état contemporain de la mise en place du bâti n’a été observé. Au nord, trois pièces du bâtiment voisin ont pu être distinguées, dont une seule complètement dégagée. Deux communiquent entre elles par l’intermédiaire d’une ouverture pratiquée dans une cloison dont ne subsiste que le lit de pose en dalles calcaire, alors que la dernière à l’est semble s’ouvrir vers le sud et l’ambitus. Le support identifié dans cette pièce pourrait avoir soutenu une toiture en appentis. Les sols sont constitués d’un remblai de nivellement grossier à base de cailloux. Aucune structure n’ayant été observée, il est tentant d’identifier cet ensemble à des espaces à vocation technique, utilitaire ou de stockage. Enfin, l’angle très arasé d’une maçonnerie plus imposante a été dégagé dans l’angle nord-est de la fouille. Il pourrait constituer l’amorce d’une terrasse supérieure ou d’un palier interne au bâtiment. De la terrasse occidentale, seul est connu son mur de soutènement observé sur une longueur de 5,30 m pour une hauteur conservée de 1,30 m. Au pied de ces terrasses, s’étend un espace de forme triangulaire dont l’occupation au Ier s. av. J.-C. est très mal connue. Il semble cependant que le substrat ait été aménagé sous la forme de divers creusements dont deux trous de poteau. Les aménagements du Haut-Empire L’ensemble du bâti fait l’objet de divers réaménagements s’échelonnant tout au long de la première moitié du Ier s. ap. J.-C. L’habitat situé sur la terrasse orientale subit peu de modifications. Après avoir probablement servi de pièce de vie, la pièce du bâtiment sud voit son sol exhaussé et le mur la bordant au nord, en partie épierré. Un caniveau composé de tegulae posées à plat est alors construit. Son pendage vers l’est conduit les eaux de ruissellement vers un dolium installé en remploi. Dans le bâtiment nord, le sol de la pièce orientale est exhaussé, maintenu au sud par la construction d’un solin en tuileau, et l’espace initial est divisé en deux parties par l’érection d’un nouveau mur. Le support de toiture reste en fonction. Enfin, dans la partie ouest de la pièce complètement dégagée, deux structures sont installées dans le sol initial. La première est constituée de tegulae fractionnées et posées à plat. La seconde est un sol en béton de forme carrée mesurant 1,50 m de côté reposant sur un hérisson de cailloux calcaire. Leur fonction tendrait plutôt vers une utilisation à des fins artisanales. Des changements plus conséquents semblent intervenir dans la zone immédiatement au sud-ouest de la fouille avec la construction d’un bâtiment dont seul l’angle nord-est a été observé, détruisant en partie le mur de terrasse occidental mais conservant cependant l’orientation antérieure du bâti. Dans la même phase, l’espace central fait l’objet de réaménagements profonds. Un collecteur maçonné, non couvert, est construit au pied du mur de terrasse oriental, qui sert alors de pied-droit à l’ouvrage. Le pied-droit ouest est constitué d’un parement, conforté à l’arrière par du blocage. Ultérieurement ce blocage est entaillé, peut-être lors d’une réfection, afin d’ériger un second parement, parallèle au précédent et à la mise en oeuvre plus grossière. L’ensemble formant une maçonnerie de près de 2 m de large dont la hauteur conservée atteint 1,15 m. Il faut peut-être voir dans cette structure, à l’identification incertaine, une digue visant à protéger les constructions situées immédiatement au sud-ouest de possibles débordements. La base de ces dernières fait également l’objet d’un empierrement important afin d’éviter les affouillements. La phase d’abandon du quartier intervient dans la première moitié du IIe s. ap. J.-C. Elle se manifeste ici par un réaménagement au nord de la possible digue visant à détourner l’écoulement des eaux à l’époque où le collecteur, obstrué, ne fait plus l’objet d’un entretien régulier. Enfin la période suivant l’abandon de l’agglomération, après le IIIe s, est illustrée par le comblement total de l’espace central par des apports de limons et de matériaux divers déposés par le cours d’eau dont plus rien ne vient stopper l’écoulement.
Fichier non déposé

Dates et versions

hal-02008200 , version 1 (05-02-2019)

Identifiants

  • HAL Id : hal-02008200 , version 1

Citer

Grégory Vacassy, Laurent Bruxelles, Josselyne Guerre, Richard Pellé. Premières observations dans le quart sud-est de l'agglomération du Castellas : Hérault, Murviel-lès-Montpellier, 9 bis, route de Bel-Air : rapport de fouilles. [Rapport de recherche] Inrap. 2010. ⟨hal-02008200⟩
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