L’établissement littoral romain de Mare Stagno (du Ier au IIIe s. apr. J.-C.) : Aleria (2B) Rapport du programme collectif de recherche 2017. Rapport de fouille programmée : Sondages archéologiques - Inrap - Institut national de recherches archéologiques préventives Accéder directement au contenu
Rapport (Rapport Technique) Année : 2016

L’établissement littoral romain de Mare Stagno (du Ier au IIIe s. apr. J.-C.) : Aleria (2B) Rapport du programme collectif de recherche 2017. Rapport de fouille programmée : Sondages archéologiques

Résumé

La campagne de 2016 a confirmé l’importance de ce site dont la présence a été détectée lors des premiers sondages de 2015. Dans la Plaine orientale, ces recherches sont les premières à considérer un établissement modeste dans la sphère d’influence de la colonie d’Aléria. Par ailleurs, ce type de témoignage est exceptionnel dans la mesure où une large part de la plaine est couverte par le vignoble qui rend les vestiges inaccessibles. Les ruines romaines se situent à 290 m au sud de la tour Génoise de Mare Stagno, en plein centre du cordon de terre qui sépare l’étang de Diane de la mer. L’exploitation est aujourd’hui mieux cernée et l’on peut faire l’hypothèse que le bâtiment étudié a une surface d’environ 750 m².Les techniques de constructions et matériaux employés dans la mise en œuvre des maçonneries sont assez classiques pour la période. Toutefois de trois calibres différents de galets ont été mis en évidence et au moins autant de mortier. Cet aspect témoigne de l’évolution de la technique (qui semble moins bien assurée à mesure que l’on avance dans le temps) et permet de définir plusieurs états dans la construction du bâtiment. L’omniprésence du mortier et des tuiles dans les couches de remblais et de démolition indique leur utilisation probable dans l’élévation des murs et le système de couverture. Il n’est pas exclu que le parement internedes murs ait été à l’origine enduit.L’organisation est à présent mieux connue. Le bâtiment se compose de neuf pièces (numérotées de I à IX) qui définissent schématiquement deux parallélépipèdes encastrés. Au nord, un espace au plan presque carré (13 x 12 m soit 156 m²) pourrait correspondre à une unité d’habitation. Il comprend quatre pièces (I, II, III, IV) et un couloir situé à l’ouest (XIX) qui se caractérisent par leurs surfaces assez réduites. Il pourrait donc s’agir du corps de logis. Au sud, quatre grandes pièces (V, VI, VII, VIII) couvrent une surface totale de 600 m² environ. Ces quatre espaces sont dans notre interprétation préliminaire assimilés à des entrepôts ou des locaux liés aux activités de l’exploitation. Faute de structure discriminante, c’est sur la base de la surface utile que cette interprétation est formulée.La caractérisation fonctionnelle du site pose toujours question et ce malgré la découverte d’un mobilier plus abondant, d’une meilleure connaissance du plan et de la réalisation d’analyse physico-chimique. Si l’on pouvait s’attendre, dans ce contexte géographique très particulier qui associe le milieu lacustre et maritime, à de très fortes interactions, force est de constater que les indices sont assez maigres. Avec la proximité de l’île aux coquillages, l’association avec le site romain de Mare Stagno semblait envisageable. Toutefois, cette lecture est démentie par les analyse physico-chimiques. Dès lors, on peut faire l’hypothèse que les dolia aient contenu de l’huile d’olive sous réserve que l’échantillon analysé soit représentatif de la production ou que le vase de stockage ne soit pas en remploi. L’étude de la céramique met aussi en évidence, une forte proportion du matériel se rapporte au stockage et au transport du vin. Parmi les amphores découvertes, on trouve toutes les grandes catégories d’amphores vinaires. Dès lors, on peut formuler l’hypothèse qu’il s’agit d’un établissement à vocation agricole dont l’une des ressources est la production du vin. Les équipements de production se situeraient sud-ouest tandis que le chai serait localisé au sud-est.La chronologie s’est sensiblement affinée avec la découverte de mobilier, principalement de la céramique et des monnaies, dans des contextes clos ou dans des structures archéologiques pertinentes. Le mobilier a permis de dater la période de fonctionnement. Il semblerait que l’établissement soit fondé dans le premier quart du Ier s. apr. J.-C. et que l'activité perdure jusqu›au dernier quart du IIIe s apr. J.-C.En ce qui concerne le statut de cet établissement, de nombreuses zones d’ombre subsistent. Doit-on considérer cet espace de 750 m² comme une grosse ferme ou comme une petite villa ? Pour le moment l’absence d’équipements pour l’agrément semble plaider en faveur de la première hypothèse.

Mots clés

Fichier non déposé

Dates et versions

hal-01515925 , version 1 (28-04-2017)

Identifiants

  • HAL Id : hal-01515925 , version 1

Citer

Gael Brkojewitsch, Jean-Michel Bontempi, Cyril Cornillot, Anselme Cormier, Nicolas Garnier, et al.. L’établissement littoral romain de Mare Stagno (du Ier au IIIe s. apr. J.-C.) : Aleria (2B) Rapport du programme collectif de recherche 2017. Rapport de fouille programmée : Sondages archéologiques. [Rapport Technique] Archéologie et Patrimoine en Corse. 2016, pp.154. ⟨hal-01515925⟩
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