L'alimentation carnée dans le castrum de Blois - Inrap - Institut national de recherches archéologiques préventives Accéder directement au contenu
Poster De Conférence Année : 2016

L'alimentation carnée dans le castrum de Blois

Résumé

Les fouilles préventives réalisées sur le promontoire du château de Blois (Loir-et-Cher) de 1991 à 1999 ont permis de mettre au jour de nombreux vestiges du castrum comtal. Les apports socio-fonctionnels de l'étude du mobilier exhumés des riches dépotoirs constitués du VIIIe au XIe siècle se trouvent aujourd’hui enrichis par l’étude récente de sept importants lots fauniques (petite part de la documentation acquise). Ces ensembles réunissent 7166 ossements (100 kg) qui représente une faune riche, bien conservée et diversifiée avec la présence de 23 taxons. La mise en œuvre des données fauniques précise le caractère privilégié de l’occupation globale du site et plus précisément la fonction du castrum avec sa population mixte. Elle donne aussi à voir l’animal dans ce contexte d’habitat spécifique. La base du régime alimentaire carné repose sur la consommation de la triade avec 71% du nombre de restes déterminés. L’examen des nombreux restes dentaires de porc et d’ovi-capriné atteste la forte présence de jeunes individus de moins de 12 mois : cochons de lait, agneaux et chevreaux. L’étude de la répartition anatomique complétée par l’observation des traces de découpe montre une consommation de viande de capriné de troisième sorte. Cela est plus contrasté pour le porc où une consommation de viande de qualité est attestée avec les filets, de moyenne qualité avec l’épaule et de moindre qualité avec le jarret. Enfin, certains ossements comme des tibias de mouton et des humérus de porc attestent une viande rôtie ou cuite au grill. Les bœufs étaient généralement abattus et consommés âgés. Animaux de réforme, ils avaient avant tout été élevés pour leur force de travail. L’étude de leurs ossements (répartition anatomique et traces de découpe) atteste une viande de moindre qualité, peut-être destinée à une frange moins aisée de la population du castrum. A l’inverse, la consommation de mammifères sauvages (cervidés, lièvre et sanglier) qui vient en complément de la Triade relève d’un indéniable privilège qui rejaillit sur la qualification de la nature du site. Bien que ces animaux ne soient représentés que par 2,5% du nombre de restes osseux, leur acquisition procède de l’activité élitaire de la chasse. La qualité de conservation de la faune a enfin permis de mettre en évidence de plus petites espèces parmi les oiseaux, les rongeurs et les poissons. Si la part de ces derniers paraît très faible dans le régime alimentaire que l’on a été amené à définir, cela revient uniquement à la méthode d’acquisition des données (43 restes, soit 0,6% du NR total). En plus d’une plaque osseuse d’esturgeon (Acipenser Oxyrinchus), des poissons dulçaquicoles et migrateurs ont pu être déterminés ; des cyprinidés (alose et chevesne), pleuronectidés (flet) et clupéidés (grande alose). Quoique mal renseignée, la variété des espèces d’eau douce témoigne de l’intérêt des occupants du castrum à diversifier leur alimentation grâce aux produits de la pêche.
Fichier principal
Vignette du fichier
poster_Blois_AFAM2016.pdf (1.71 Mo) Télécharger le fichier
Origine : Fichiers produits par l'(les) auteur(s)

Dates et versions

hal-01515491 , version 1 (27-04-2017)

Identifiants

  • HAL Id : hal-01515491 , version 1

Citer

Viviane Aubourg, Anaïs Berrier, Didier Josset. L'alimentation carnée dans le castrum de Blois. Cherchez la (petite) bête : l’animal au haut Moyen Âge, Oct 2016, Saint-Dizier, France. ⟨hal-01515491⟩

Collections

INRAP
130 Consultations
118 Téléchargements

Partager

Gmail Facebook X LinkedIn More