PRAE Pierre-Paul Riquet : zone 1, tranche 2 : découvertes d'aménagements du territoire durant l'Antiquité aux abords de l'étang médiéval de Montady : Montady, Colombiers : Languedoc-Roussillon, Hérault (34)
Résumé
À l’issue de cette opération, de nombreux vestiges sont apparus, datés de la Préhistoire jusqu’à l’époque Moderne voire contemporaine (fossés, drains…) et dont l’occupation antique marque fortement le paysage.
Une fosse d’un diamètre d’environ 0,56 m pour 0,10 m d’épaisseur, a été identifiée sur la pointe nord d'une des parcelles. Un outil en silex a été découvert dans son comblement. Malgré des traces nettes de retouche sur cet objet, il est impossible de lui attribuer une datation claire. Son étude était toujours en cours lors de la rédaction de ce rapport. Néanmoins cette pièce n'est pas caractéristique des productions du Néolithique moyen ou final et doit être plus ancienne (Paléolithique supérieur ?).
Le diagnostic a révélé plusieurs types d’aménagements de la campagne biterroise. Tout d’abord, une zone de gestion des eaux de surface et souterraine, avec l’identification d’un système hydraulique apparenté à un qanàt et d’une fosse qui présage d’un ouvrage similaire. Les deux structures sont distantes d’environ 43 m l’une de l’autre. En plan, leur diamètre est de 5.25 m en moyenne.
Un réseau de fossés perpendiculaires l’un par rapport à l’autre a été mis en relation avec un des probables collecteurs. La fouille sur environ 5 m de profondeur de la moitié sud-est du potentiel qanàt a permis de dégager un profil complet de la structure : une embouchure infundibuliforme, un puits circulaire et une galerie souterraine creusée à la sape. Elle a aussi permis de recueillir du mobilier archéologique dont un autel à libation (80,5 cm /34,5 à 36,5 cm selon les faces). Celui-ci est orné d’une rosace centrale sur sa face principale, ce qui semble inédit en Narbonnaise.
L’étude du mobilier céramique provenant des fossés et des fosses-collecteurs oriente principalement l’abandon des structures entre le Ier et le IIe s. après J.-C.
Une zone de vignoble avec des indices de pépinière antique a été observée lors de l’opération. Des structures fossoyées ont été vues. Les
vestiges définissent un périmètre d’environ 1 230 m² dont seule leur limite occidentale est connue. Stratigraphiquement, un niveau de sol antique a été repéré dans lequel s’insèrent les vestiges. Ce sol se caractérise par des phénomènes de ruissellement et de la formation de plusieurs pédogénèses. La zone est structurée par deux fossés orientés selon un axe nordest/sud-ouest qui limitent l’extension des vestiges vers l’ouest. Un troisième fossé orienté nord-ouest/sudest est installé perpendiculairement aux précédents.
Au sud-est des fossés, se développe un ensemble de cinq structures linéaires parallèles les unes aux autres. Elles sont coupées par une centaine creusements circulaires. Ces vestiges sont peut être les témoins de sillons agricoles percés par des cupules destinées à recevoir de très jeunes plants. Cet ensemble est coupé par des fosses oblongues organisées en rangs (12 au total). Au nord-est des vestiges précédents, des fosses de provignage linéaire ont été identifiées sur une superficie de 15 m². Il semble que leur extension se poursuive vers le sud-est, au-delà des limites de l’opération. Dans ce secteur, seuls les fossés ont livré du mobilier archéologique appartenant aux Ier et IIe s. après J.-C.