Marguerittes, Canabou-Peissines II-2 : Languedoc-Roussillon, Gard - Inrap - Institut national de recherches archéologiques préventives Accéder directement au contenu
Rapport (Rapport Technique) Année : 2012

Marguerittes, Canabou-Peissines II-2 : Languedoc-Roussillon, Gard

Résumé

Cette opération a permis de mettre en évidence des occupations attestées depuis le Second âge du Fer jusqu’au IIIe s., avec notamment la présence d’un établissement rural durant le Haut-Empire. Par ailleurs, elle a également permis de mettre en lumière l’importance du ruisseau dans l’implantation et sa gestion par l’homme dès l’Antiquité. Si la séquence sédimentaire depuis la terrasse alluviale villafranchienne a été très ponctuellement perçue, les données paléoenvironnementales des formations superficielles ont révélé dans ce secteur du bassin d’inondation du Canabou, un milieu ouvert, dénotant une intense activité pastorale dès la Protohistoire et une certaine humidité saisonnière en lien direct avec l’activité hydrologique du ruisseau. Au-dessus, l’horizon indique un milieu plus sec et plus ouvert, dans lequel s’ouvrent les vestiges du second âge du Fer à l’Antiquité, coiffés ensuite par un nouvel épisode de limonage de crue. Enfin, le recouvrement récent, alluvio-colluvial, se compose de limon sableux mêlant cailloux et galets. Les vestiges protohistoriques (une dizaine) appartiennent aux IVe-IIIe s. av. n. e. et se situent principalement au sud du Chemin de la Carrière de la Procession. Quelques fosses et des fossés échelonnés sur 80 mètres ont ainsi livré du mobilier comprenant de l’amphore de Marseille et de la céramique non tournée. La rive droite également, en amont du pont sur le Canabou, a livré les indices de trois structures en creux rattachés à cette période. La période tardo-républicaine est représentée par un possible chemin creux qui constitue sur la rive gauche, le vestige le plus septentrional de cette période d’occupation diffuse. Enfin, quelques tronçons de fossés orthonormés ont été mis en évidence sur la rive droite, dénotant d’une occupation ponctuelle. Celle-ci, par l’orientation des fossés, ne semble pas morphogène de l’installation de l’établissement rural qui s’implante vraisemblablement aux alentours du changement d’ère. Constituant l’essentiel des vestiges, l’occupation du Haut-Empire comprend un corps de bâtiment partiellement perçu, puisque débordant hors emprise, à l’ouest et au nord, installé en bordure du ruisseau, sur la rive droite. L’étendue de l’occupation au sens large (hors bâti), y-compris sur la parcelle limitrophe de l’emprise du diagnostic, indique un site d’au moins 100 m d’est en ouest, par 140 mètres du nord au sud. En outre, le bâti délimite un vaste espace carré de 1450 m², vraisemblablement ouvert. Au sein de cette cour potentielle, mais sans que ne puisse être précisée la chronologie des événements, plusieurs fosses et une vaste dépression aménagée ont été mises en évidence. La dépression, excentrée, occupe le nord de cet espace sur environ 30 m du nord au sud et 24 m d’est en ouest. Les premiers aménagements de la dépression indiquent la présence de mobilier remanié daté entre le dernier quart du Ier s. av. et la moitié du Ier s. de notre ère, datant sans doute le creusement de la dépression dans le courant du Ier s. Ses comblements empierrés et organiques ultimes charrient un mobilier daté entre 150 et 250, faisant perdurer la zone d’activités, au moins en tant que zone dépotoir, jusqu’au IIIe s. Enfin à l’est de l’établissement, les sondages proches du ruisseau ont révélé l’existence d’un imposant mur de berge occidentale à environ 5 mètres à l’ouest de la berge actuelle du ruisseau. D’autres tracés de murs laissent supposer l’existence d’aménagements (hydrauliques). En outre, une hypothèse est soulevée quant à la nature d’un large fossé qui se poursuivrait vers le sud, parallèle et éloigné de 6 mètres du cours actuel du Canabou : ne pourrait-il constituer le lit antique du ruisseau ? Bien que les hypothèses ne soient qu’ébauchées par le diagnostic, l’on s’oriente vers un établissement des Ier-IIIe s., mêlant activités d’échange et d’artisanat, implanté en bord de ruisseau, avec une volonté marquée de maîtrise du milieu. A cela s’ajoutent de petits bâtiments mis en évidence sur la rive opposée, antiques ou un peu plus récents. Les rives du Canabou ont offert un environnement attractif, structurant l’occupation et l’activité dans son bassin d’inondation depuis près de 2500 ans.
Fichier non déposé

Dates et versions

hal-01497378 , version 1 (28-03-2017)

Identifiants

  • HAL Id : hal-01497378 , version 1

Citer

Marilyne Bovagne, Pascale Chevillot, Sophie Martin, Yves Manniez, Antoine Farge, et al.. Marguerittes, Canabou-Peissines II-2 : Languedoc-Roussillon, Gard : Rapport de diagnostic. [Rapport Technique] FA11140901, Inrap. 2012, 159 p. ⟨hal-01497378⟩

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