Nouvelles données archéologiques sur la Deûle lilloise : d’une crise érosive du IIème siècle après Jésus-Christ à l’urbanisation du lit mineur - Inrap - Institut national de recherches archéologiques préventives Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue Revue du Nord Année : 2006

Nouvelles données archéologiques sur la Deûle lilloise : d’une crise érosive du IIème siècle après Jésus-Christ à l’urbanisation du lit mineur

Résumé

Antiquarian observations carried out on the course on the river Deûle in Lille often mention Gallo-Roman material associated with river deposits. Recently acquired archaeological data confirm this incidence of forms, at least from the rue du Port down to the rue de Paris. The antique occupation of the banks is illustrated by the discovery of a small building of unknown designation (rue des Tanneurs). In the IInd century AD there occurs in the minor bed a major erosion event, followed in the IIIrd century by the rapid deposition of silt and peat. The causes of these probably local hydrographical changes are hard to make out. The fine sedimentation favoured a detailed palynological recording (rue de la Riviérette) and from this the agro-pastoral transformations that developed between the time of the Late Empire and that of the construction of the mediaeval walls can be identified and discussed. A modest settlement in the minor bed dates back to the viith century at the Tanneurs. On the same site, the Becquerel bears witness to the first real canal work (xith century). Not subjected to the topography of the site, the canal constitutes the ex nihilo creation of a hydrographical axis. While mediaeval urbanization developed, the older course long remained subject to flooding, with deposits of clays silts, and the vicinity was not built upon. The successive systems of fortifications naturally tended to use it as a ditch defence (rue Patou, rue de la Riviérette), while, intra muros, these low and wet plots of land, which are crossed with urban canals, remains long dedicated to crafts (Tanneurs).
Les observations anciennes effectuées sur le cours de la Deûle à Lille font fréquemment mention de matériel gallo-romain associé à des alluvions grossières. Des données archéologiques acquises récemment confirment le fait, au moins depuis la rue du Port jusqu’à la rue de Paris. L’occupation antique des rives est illustrée par la découverte d’un petit bâtiment à usage inconnu (rue des Tanneurs). Au iie siècle se produit une phase érosive dans le lit mineur, suivie au iiie siècle par un dépôt rapide de limon et de tourbe. Les causes de ces modifications hydrographiques probablement locales, restent difficiles à cerner. La sédimentation fine a favorisé un enregistrement palynologique détaillé (rue de la Riviérette) où peuvent être étudiées les mutations agro-pastorales à partir du Bas-Empire jusqu’à la construction de l’enceinte médiévale. Un modeste aménagement dans le lit mineur est daté du viie siècle aux Tanneurs. Sur ce même chantier, le Becquerel témoigne de la première véritable canalisation (xiie siècle). Non assujettie à la topographie, celle-ci constitue une création ex nihilo d’un axe hydrographique. Tandis que l’urbanisation médiévale progresse, l’ancien cours reste longtemps soumis aux inondations, avec des dépôts de sédiments argileux, et n’est pas bâti. Les systèmes de fortifications successifs tendront naturellement à l’utiliser en fossés (rue Patou, rue de la Riviérette), tandis qu’intra muros, ces parcelles basses et humides, qui accueillent les canaux urbains, demeurent longtemps dédiées aux activités artisanales (Tanneurs).
Vroegere waarnemingen inzake de loop van de Deule in Rijsel brachten vaak de aanwezigheid van Gallo-Romeins material aan het licht in de alluviale sedimenten. Recente archeologische gegevens bevestigen dat, althans zeker tussen de rue du Port en de rue de Paris. De ontdekking van een klein gebouw (in de rue des Tanneurs) illustreert de antieke bewoning op de oevers. Tijdens de tweede eeuw kenmerkte een sterke erosie de kleine bedding, die vervolgens in de derde eeuw gevolgd werd door de snelle afzetting van slib en veen. Men kent de oorzaken van deze wellicht lokale veranderingen in de hydrografie nog niet. Door de fijne sedimentatie is een gedetailleerde stuifmeelanalyse mogelijk geweest (rue de la Riviérette) en zo de studie van de veranderingen in landbouw en veeteelt, van het late Keizerrijk tot het oprichten van de middeleeuwse stadsmuur. In de zevende eeuw werd de kleine bedding licht aangepast, bij de « Tanneurs ». Op deze werf ook de eerste aanleg van een kanalisatie, « le Becquerel » (twaalfde eeuw) waargenomen. Deze is niet bepaald door de topografie, maar is de creatie ex nihilo van een hydrografische as. Terwijl de middeleeuwse urbanisatie verdergaat, zijn er in de oude arm nog vaak overstromingen, met aanslibbing en niet bebouwing als gevolg. Door de opeenvolgende verdedigingswerken wordt deze oude arm gebruikt als gracht (rue Patou, rue de la Riviérette), terwijl intra muros, de lage en vochtige gronden doorsneden worden door de stadskanalen en er zich leerlooierijen vestigen.
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Laurent Deschodt, Muriel Boulen, Christine Cercy, Nicolas Dessaux. Nouvelles données archéologiques sur la Deûle lilloise : d’une crise érosive du IIème siècle après Jésus-Christ à l’urbanisation du lit mineur. Revue du Nord, 2006, 368 (88), pp.9-31. ⟨10.3917/rdn.368.0008⟩. ⟨hal-01490692⟩
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